Exprimer et signaler à travers l’architecture du bâtiment, l’identité paysagère et culturelle de la région, voila vers quoi tendait notre démarche architecturale. Le projet devait être une réécriture poétique et symbolique des éléments prégnant et marquant du paysage de l’Ain et plus particulièrement de Ceignes. Pour cette raison nous avions choisi de retranscrire et réinterpréter la mémoire d’un élément remarquable et remarqué dans le paysage de l’Ain : Les glacières de Sylans.
La forme architecturale de notre projet s’inspirait fortement de ce volume imposant. Cette forme basique et archaïque venait se métamorphoser pour épouser une nouvelle époque. Le tracé dessiné et induit par l’aménagement urbain et paysagé de l’aire.
Notre proposition portait sur un bâtiment « Halle » qui devait être en adéquation totale avec le site, l’histoire et la mémoire du territoire. Une mémoire marqué par un tissu agricole aussi riche que fragile.
Notre bâtiment rendait hommage à une partie de l’histoire de ce territoire pluriel tout en affirmant son attachement à son identité contemporaine. Il ne s’effaçait pas uniquement dans les bribes du passé, bien au contraire il s’affirmait dans l’exigence du futur à construire. Il n’était donc pas question de reproduire des formes à l’identique ni de les dénaturer non plus, il s’agissait de réinventer et réinterpréter pour aboutir à un projet actuel et durable. Ce bâtiment devait devenir un nouvel emblème sur l’autoroute A40.
Afin de garder une cohérence, entre la forme architecturale et l’aménagement intérieure du bâtiment, nous avions choisi d’approfondir le concept de la Halle et de l’appliquer au fonctionnement intérieur. Notre projet n’était en aucun cas compartimenté il était plutôt propice à une longue balade dans les différentes activités et services proposés. Un espace où la flânerie devenait possible, tout en ayant les différents programme à portée de main. C’est un bâtiment qui avait pour ambition de promouvoir et mettre en valeur les produits locaux, un bâtiment où les visiteurs, sans le vouloir, s’imprégnaient de l’histoire de la région et de son environnement singulier. Un bâtiment où la limite entre intérieur et extérieur disparaissait. Un bâtiment où la spatialité des programmes était réinventé pour permettre au paysage de se prolonger afin de prendre possession des lieux.