AMÉNAGEMENT DE L’AIRE
L’esprit de l’aménagement urbain repose sur la théorie de « l’ordinaire extra » développée par Nicolas Michelin : « faire plus avec moins ». Il s’agit de faire le minimum d’intervention possible sur ce site verdoyant, pour un maximum d’impact.
Pour ce faire, il était impératif de récupérer et recycler les voiries existantes, et grâce à quelques interventions ponctuelles, arriver à transcender le site et son mode de fonctionnement.
Ce site, malgré ses nombreuses qualités paysagères, ne remplit pas toutes ses fonctions en termes de confort et de sécurité. Il nous paraissait donc important de pouvoir y remédier tout en gardant cette richesse végétale pour arriver à proposer un projet respectueux, judicieux et généreux, en phase avec les attentes commerciales et sécuritaires d’ASF.
Les aires Est et Ouest reprennent les mêmes orientations tout en s’adaptant à la morphologie existante du site.
AMÉNAGEMENT PAYSAGER
Proposer une centralité paysagère à l’échelle de l’aire de Montélimar tout en connectant les flux au bâtiment avec un sentiment de proximité, voilà une des problématique à laquelle répond notre proposition paysage-AIRE.
L’autre problématique est celle de l’évolution du sens et de la définition du paysage. Le besoin actuel de connectivité des usagers nous pousse à redéfinir et réinterpréter cette thématique jusqu’alors inexploitée ou explorée seulement dans un sens : celui du végétal.
Nous souhaiterions introduire un nouveau concept combinant l’histoire de Montélimar et la Culture numérique actuelle :
LE FORUM 2.0
Cette notion correspond aux besoins contemporains des usagers et des utilisateurs de l’aire. Il ne suffit plus d’introduire et de napper le site de masse végétale, il est plutôt question de combiner cette aspect paysager à un vrai besoin actuel, celui d’être connecté. Et c’est à cela que la notion de FORUM 2.0 veut répondre. Un espace où l’on peut profiter à la fois des joies et de la fraicheur du paysage tout en ayant accès à l’information et au réseau.
Ce concept répondant aux besoins et aux attentes des différentes générations facilitera l’utilisation de l’aire et permettra une meilleure occupation des espaces paysagers.
Plus besoin de se concentrer dans un espace clos et couvert pour pouvoir accéder au Wifi. Désormais l’usager pourra choisir son coin détente en fonction de sa sensibilité et de son rapport au paysage.
LA VALLÉE DU RHÔNE – UNE GÉOGRAPHIE MODELÉE PAR LE VENT
Au fil du vent est un projet qui s’inspire directement des caractéristiques climatiques et paysagères de Montélimar. Un projet qui s’inscrit dans un contexte géographique sculpté et modelé par des vents puissants et des alluvions marquant le paysage authentique du Rhône : des terrains fertiles morcelés dans des remembrements ruraux de parcelles agricoles barrés par des haies brise-vent.
Le vent prend possession de l’aire et permet aux usagers de vivre une expérience multisensorielle à partir des thématiques choisies :
– Le vent comme vecteur sonore (rencontre vent/installations)
– Le vent comme vecteur olfactif (rencontre vent/jardin des senteurs)
– Le vent comme vecteur du toucher (rencontre vent/ brumisateur)
– Jeux des vents (espace ludique, ou se déroule des activités reliés au vent)
– Le vent comme signal et outil de signalisation (rencontre vent/borne wifi)
LES KISOQUES
Notre recherche incessante sur le fonctionnement et le confort ressenti sur les aires d’autoroute nous pousse à dépasser les attentes et les demandes formulées dans le cahier des charges. C’est pour cette raison que nous proposons des pavillons, des points de rencontres, connectés directement aux zones réservées aux bus. Ces extensions architectoniques proposent un espace abrité comprenant des distributeurs de boissons.
Ces événements paysagers à l’architecture légère et identifiable ponctuent le site et participent pleinement au confort des usagers.
CONCEPT ARCHITECTURAL
Exprimer et signaler à travers l’architecture du bâtiment, l’identité paysagère et culturelle de la région, voilà vers quoi tend notre démarche architecturale.
Le projet doit être une réécriture poétique et symbolique des éléments prégnants et marquants du paysage de la Drôme et plus particulièrement de Montélimar.
Pour cette raison nous avons choisi de retranscrire et réinterpréter la mémoire d’un patrimoine artisanal et industriel remarquable et remarqué dans le paysage de la Drôme : celui de la fabrication de la soie.
Il sera donc ici question de proposer un projet architectural inspiré de la culture de la soie et du tissage tout en évitant de tomber dans le pastiche, la copie formelle, le romantisme inutile.
L’objectif de l’architecture des bâtiments sera d’évoquer, d’interroger et d’interpeller les futurs usagers des deux aires sur le patrimoine architectural et végétal de la région. Notre projet rendra ainsi hommage à la mémoire industrielle de la Drôme tout en proposant une architecture forte, contemporaine et en phase avec les exigences et le confort des utilisateurs. Ce projet saura s’affirmer tout en respectant le cadre dans lequel il s’inscrit.
GALERIE
La réinterprétation de la soie à travers cet effet de tissage tel une enveloppe dématérialisée, nous permet d’introduire un espace tampon entre les forums et les bâtiments. Un espace qui endosse le rôle d’interface entre le paysage et l’architecture du bâtiment. Ces fils en inox, inspirés directement de l’histoire et du patrimoine de la Drôme viennent coudre le bâtiment au sol et intensifier l’ancrage de ce dernier dans son territoire.
Cet élément à la fois architectural et paysager retranscrit et introduit les ambiances relatives aux régions du Sud et particulièrement celles de la ville de Montélimar. Il se crée grâce à la promiscuité des programmes et de leurs terrasses, un espace social où toutes les interactions peuvent devenir possibles.
Les patios introduisent le paysage au cœur même du bâtiment. Ils forment une sorte de respiration végétale. Ces espaces à l’air libre réinterprètent d’une manière contemporaine et adaptée les cours et les patios existants dans les régions du Sud. Cet espace d’ouverture introverti offre fraicheur et calme au sein des bâtiments.
LUMIÈRE / RAPPORT AU CIEL
Ce projet est l’occasion d’approcher une dimension sensible de la lumière émanant d’une profonde volonté de sublimer le temps de l’escale et de sensibiliser l’usager aux spécificités du territoire dans lequel il se trouve. L’idée est de proposer une enveloppe qui arrive dans un premier temps à capter et piéger la lumière changeante, et dans un second temps à la filtrer et la transmettre. Ce piège à lumière confère aux deux bâtiments une singularité et une osmose unique avec le territoire.
A travers les patios et la verrière sur l’aire Est, le projet introduit un nouveau rapport au ciel ; un lien souvent absent des aires d’autoroutes. A travers ces éléments, nous introduisons une nouvelle approche paysagère. Le projet offrira la possibilité aux usagers de tester et de visualiser d’autres points de vue, d’autres perspectives ouvertes sur le ciel et la lumière changeante de la Drôme. Un contact se crée alors entre le ciel et la terre.